Une première collection

Quand j’étais petite, j’adorais les livres avec des silouettes de femmes sur lesquelles je pouvais dessiner tous les vêtements de mes rêves. À 8 ans, j’apprenais déjà à apprivoiser la machine à coudre de ma mère pour confectionner mes premières créations. Aujourd’hui, à 22 ans, voilà que je lance ma première collection de produits uniques et que je me rapproche drôlement de ce rêve de petite fille de devenir designer de mode.

Tout à commencé en janvier 2021 lorsque j’ai enfin décidé de m’acheter un Ipad. À force d’expérimentation et de recherches, je découvrais tranquillement l’univers de possibilités qu’offre le dessin numérique! Lorsque j’ai appris que je pouvais créer des motifs uniques et les faire imprimer sur du tissus, je n’ai pas pu m’empêcher de designer quelques produits.

Pour les motifs, mon inspiration est venue du livre Ashineun (fierté) que j’ai découvert en 2018 lorsque je travaillais au Musée amérindien de Mashteuiatsh. Ce livre est en fait un catalogue qui répertorie différents objets ayant été fabriqués à Mashteuiatsh dans les années 1930 à 1950 qui se retrouvent actuellement au National Museum of the American Indian (NMAI) de la Smithsonian Institution.

Livre Ashineun, disponible gratuitement pour les Pekuakamiulnuatsh au Musée amérindien de Mashteuiatsh.

Livre Ashineun, disponible gratuitement pour les Pekuakamiulnuatsh au Musée amérindien de Mashteuiatsh.

J’ai toujours été fascinée par les objets anciens, particulièrement ceux qui ont été confectionnés à la main par des gens aujourd’hui disparus. Je me demande à quoi ils pensaient lorsqu’ils créaient, d’où il prenaient leurs inspirations, qui leur avait appris les techniques pour réaliser leurs ouvrages.

Lorsque j’ai revisité l’exposition Ashineun au musée l’été dernier, j’ai été touchée par les objets représentés. J’ai alors sorti mon livre de croquis et j’y ai redessiné chacun des motifs du catalogue. Une fois tous les motifs recopiés, j’en ai dessiné des nouveaux à partir des précédents jusqu’à ce que j’arrive à une version qui reflète mon style personnel.

Dessins du livre Ashineun recopiés dans mon cahier de croquis.

Dessins du livre Ashineun recopiés dans mon cahier de croquis.

Comme les paniers d’écorce ne sont plus des objets utilitaires et que nous changeons de vêtements beaucoup trop souvent pour passer des heures à les décorer, j’ai voulu créer des produits adaptés à la vie quotidienne d’aujourd’hui. Le port du masques ou couvre-visage étant maintenant la nouvelle norme, j’ai voulu créer un modèle confortable et versatile. Puis, ma kukum m’a raconté que quelqu’un lui avait dit qu’elle aurait aimé avoir quelque chose pour retenir son masque lorsqu’elle l’enlève pour ne pas avoir à le glisser dans ses poches. J’ai donc créé une chaîne de masque. Ensuite j’ai essayé de penser à un autre objet utilitaire qui pouvait être confectionné en tissu. Le chouchou à cheveux étant très à la mode, j’ai pensé qu’il serait intéressant d’en faire à partir de vrais élastiques à cheveux pour qu’ils soient solides et pratiques.

Produits SHATSHIPEMAKAU (Les bourgeons commencent à écolre) de la collection Milushkamu 2021

Produits SHATSHIPEMAKAU (Les bourgeons commencent à écolre) de la collection Milushkamu 2021

Tous les produits de cette collection ont été faits à la main avec beaucoup de cœur. Je remercie ma mère et ma kukum d’avoir accepté de coudre une bonne partie des masques et des chouchous et à ma fille Théa d’avoir été là pour nous obliger à prendre des pauses de temps en temps!

Lyse, Théa et Sylvie en train de travailler.

Lyse, Théa et Sylvie en train de travailler.

La collection Nipin (été) 2021 prévue pour juillet est déjà en préparation et inclura de nouvelles créations et (je l’espère) des pièces d’artisanat de plusieurs autres artisanes de la communauté.

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Milushkamu partie 2 - L’artisanat